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A mots perdus

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17 mai 2006

Andalousie

cartees La terre de mes parents et grands-parents. J'y ai vécu ma 6ème année. Je l'ai immédiatement reconnue comme mienne et sa simple évocation me remplit de frissons. Dans des ruelles blanches, écoeurées de soleil De vieilles chaises sombres, sculptées en bois ridé Gardiennes des secrets, vociférés la veille Par des femmes hilares aux bouches édentées Dans des montagnes rouges, des robes alezanes Se drapant de poussière et de vent andalou Éprises de liberté, hautaines courtisanes À la croupe rebelle, au regard un peu fou Dans des arènes sanglantes, à la pierre chauffée Un ballet d'éventails, agitation muette Sur un flanc épuisé, sur un temps arrêté Par la lame cruelle d'un bourreau en paillettes Dans des bodegas blêmes aux trophées indécents Des visages crevassés regardent, désabusés Des tignasses gominées, des regards insolents Se moquer de la mort en jeunes Manolete Dans des musiques tristes, au rythme saccadé Des plaintes enjouées, des rires sans espoir Une voix comme le râle d'un animal blessé Ultime testament, écrit à l'encre noire Et dans des nuits sans fin, habillées de tiédeur Des parfums enivrants, des arômes de vin Des allures provocantes, des gestes de vainqueur Le souffle de la vie, la fête de l'instinct
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